Fotokino : l’association culturelle qui enchante l’imaginaire des Marseillais !

 

13 avril 2023

© Fotokino, atelier lors de l’exposition « Surprise, surprise » de Fredun Shapur, 2016.

Au Cabinet Mosselmans, nous sommes profondément liés à la ville de Marseille, où notre histoire a commencé et qui accueille aujourd’hui notre siège social. Attachés à notre territoire, nous avons à cœur de collaborer avec les structures locales qui font le dynamisme et la singularité de la cité phocéenne. 

Dans le secteur culturel, nous accompagnons l’association Fotokino depuis 2013. Sa mission ? Développer une approche transversale et généreuse de la médiation des arts visuels. Expositions, éditions de livres, projections de cinéma, animation d’ateliers de pratique artistique : ces touche-à-tout font rayonner la magie de l’image auprès de tous les publics depuis bientôt 20 ans. Retour sur l’histoire et les défis de ce beau projet culturel avec la coordinatrice de l’association, Karen Louÿs !

Bonjour Fotokino ! En quoi consiste le travail de votre association ?

Chez Fotokino, nous sommes des amoureux de l’image : qu’elle soit fixe, animée, peinte, photographique ou sérigraphiée, nous cherchons à la diffuser partout et auprès du plus grand nombre.

Nous organisons des expositions d’arts visuels et des rencontres tout au long de l’année dans notre studio du 33 allées Gambetta et des projections de cinéma hors-les-murs. Nous proposons également des ateliers de pratique artistique auprès de publics de tous les âges. L’idée ? Démocratiser les arts visuels, dans toute leur richesse et leur diversité.

En plus de notre programmation au long cours, nous organisons tous les ans le festival Laterna Magica, en décembre. À cette occasion, nous mettons à l’honneur le travail des plasticiens, graphistes, illustrateurs et photographes que nous aimons.  

Nous travaillons aussi beaucoup autour du livre et de la lecture. Nous éditons et vendons des livres d’art et des affiches en risographie dans notre librairie, via notre boutique en ligne ainsi que via notre diffuseur, Serendip. Entre avril et octobre, vous pouvez croiser notre Bibliocyclette dans différents lieux de l’espace public marseillais : ce sont deux vélos électriques et deux remorques chargées de livres qui apportent la lecture aux petits comme aux grands là où on ne l’attend pas !

Comment s’est développé le projet de Fotokino sur le territoire marseillais ?

Tout a commencé en 2000 avec la création de l’association par Nathalie Guimard et notre directeur, Vincent Tuset-Anrès. Une petite équipe de bénévoles s’est formée autour d’eux pour monter la première édition du festival Laterna Magica en 2004. 

Pendant les premières années, le festival s’est tenu à l’Espace Culture et à la Galerie Montgrand de l’École des Beaux-Arts de Marseille. On a rapidement reçu une aide de la DRAC, puis la Ville de Marseille, le Conseil général et le Conseil régional se sont joints à nos soutiens. On a pu intégrer des bureaux partagés dans le quartier du cours Julien, embaucher nos premiers permanents et développer nos activités.

Ce qui nous manquait encore, c’était notre propre espace d’exposition. Lorsque Marseille a été désignée Capitale européenne de la culture 2013, tout s’est accéléré. L’association MP13 nous a financés pour construire une programmation plus soutenue en prévision de cette année exceptionnelle. Grâce à cette opportunité, nous avons pu intégrer notre propre lieu, le Studio Fotokino, dès 2011. 

Depuis 2013, nous avons gagné en visibilité et développé nos relations avec les tutelles. Nos projets au Studio et hors les murs se sont multipliés. Aujourd’hui, nous pouvons dire que le projet Fotokino est pérenne, même si notre économie reste fragile. Notre équipe compte désormais 9 personnes, dont 5 salariés en CDI, plus une quinzaine de bénévoles.

Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans la gestion de votre association ?

Même si nous avons la chance d’être soutenus et d’avoir un public fidèle, la gestion quotidienne d’une association culturelle reste assez précaire. Le défi que connaissent toutes les associations, c’est la gestion du décalage entre l’engagement des dépenses et la perception des subventions. Notre trésorerie est souvent en danger, ce qui limite notre capacité à nous projeter dans l’avenir sereinement. 

Un autre aspect important, c’est la difficulté à constituer une équipe durable. Nous accueillons régulièrement des volontaires en Service civique, mais ces missions sont passées de 1 an à 6 mois. Nous comptions également beaucoup sur les contrats aidés, mais les conditions de recrutement et de financement de ces postes changent constamment. C’est donc un éternel recommencement. Nous aimerions pouvoir nous appuyer sur des ressources humaines solides pour former une équipe engagée sur le long terme !

Comment avez-vous été impactés par la crise sanitaire ?

Comme tous les lieux culturels, nous avons dû annuler et reporter certains de nos évènements. Au niveau de l’équipe, plusieurs collaborateurs ont choisi de changer de cadre de vie ou de projet professionnel à ce moment-là. Pour autant, les aides de l’État et le chômage partiel nous ont permis de passer ce cap sans trop de dommages.

Ce bouleversement a aussi eu un aspect positif : nous avons profité des périodes creuses pour développer notre activité d’édition et notre librairie en ligne. En 2023, nous allons éditer une dizaine de livres, contre 5 ou 6 les années précédentes. En cumulant les ventes de librairie, les ateliers de pratique artistique et les coproductions, nous atteignons ¼ de recettes propres, ce qui est honorable pour une association culturelle. Seule notre programmation de cinéma a du mal à se relever des différents confinements.

Comment travaillez-vous avec le Cabinet Mosselmans ?

Le Cabinet Mosselmans s’occupe de la comptabilité de l’association depuis bientôt 10 ans. Il y a eu plusieurs périodes dans notre collaboration, notamment parce que les personnes chargées de l’administration chez nous ont changé plusieurs fois. 

Lilas Cuby de Borville a intégré notre équipe depuis quelques mois, c’est désormais elle qui est en contact régulier avec le cabinet comptable. Elle rencontre notre interlocuteur au Cabinet Mosselmans une fois par trimestre pour faire le point sur les pièces à fournir. Ce suivi comptable oblige à une certaine rigueur dans notre gestion quotidienne. 

Depuis 2020, nous sommes accompagnés par un commissaire aux comptes conseillé par le Cabinet Mosselmans. On professionnalise nos outils progressivement : nous nous sommes équipés d’un logiciel de facturation et d’un logiciel de caisse pour notre librairie, sur leurs conseils. C’est rassurant d’avoir un interlocuteur à qui poser nos questions et de savoir que les choses sont faites dans les règles !

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

Nous préparons actuellement la 20e édition du festival Laterna Magica, nous espérons que ce sera une grande fête ! L’édition 2023 se tiendra du 8 au 17 décembre au studio et dans différents lieux partenaires hors-les-murs.

Nous souhaitons également continuer à développer notre activité d’édition et nous travaillons désormais avec un réseau de diffuseurs en France et à l’International. Plusieurs projets en partenariat avec des structures culturelles à l’étranger sont en préparation, notamment avec le Cartoonmuseum de Bâle, l’Institut français du Sénégal et la Bibliothèque Nationale de Milan. Ce sont de très belles perspectives pour nous.

Depuis un an, nous avons ajouté une corde à notre arc : nous louons un appartement à deux pas du Studio. En plus de nous offrir un espace de travail et de stockage supplémentaire, ce lieu nous permet d’accueillir des résidences d’artistes. Nous espérons en organiser 2 longues tous les ans, en plus de résidences ponctuelles plus courtes. L’exposition du collectif de graphistes Super Terrain qui a pris fin début avril est le résultat d’une de ces résidences. Visitez notre site internet pour découvrir notre programmation : elle vous réserve de belles surprises !

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