Ancrée à la Friche la Belle de Mai depuis plus de trois décennies, Radio Grenouille est bien plus qu’une radio : c’est une voix du territoire marseillais, un lieu de création sonore et un acteur culturel engagé. Rencontre avec Marie Picard, directrice de cette radio associative emblématique, qui revient sur son histoire, son fonctionnement et ses perspectives.

Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Radio Grenouille ?

Radio Grenouille est l’une des premières radios libres à Marseille. Elle a été fondée il y a 43 ans, au moment de la libéralisation des ondes. Très tôt, elle s’est inscrite dans une dynamique associative forte, portée par une communauté engagée. Elle est née dans les coulisses du théâtre Toursky et s’est ensuite installée à la Friche la Belle de Mai dans les années 1990, notamment grâce à l’impulsion de Fabrice Lextrait.

C’est aussi à cette époque que la radio s’est associée à Euphonia, une structure dédiée à la création sonore. Depuis, les deux entités avancent main dans la main autour des enjeux de production, de diffusion et de transmission.

Quels ont été les grands tournants de son développement ?

Il y en a eu plusieurs, notamment sur le plan technique. En 45 ans, le monde de la radio a énormément évolué, et nous avons accompagné ces mutations : transition numérique, élargissement du périmètre d’action, et développement de partenariats avec des artistes, créateurs et créatrices de contenu.

Le dernier tournant en date est la transition vers une antenne 100 % numérique, que nous avons finalisée l’an dernier. C’est un changement fondamental dans notre manière de diffuser et de produire du contenu.

« Radio Grenouille est née avec une ambition simple : créer autrement, diffuser différemment, depuis Marseille. »

Et pourquoi ce nom : Radio Grenouille ?

C’est une idée de Richard Martin, le fondateur. L’image des grenouilles qui coassent autour du château, empêchant les rois de dormir, correspondait bien à l’esprit frondeur et indépendant de la radio.

Comment fonctionne une radio comme la vôtre au quotidien ?

C’est une organisation assez plurielle. Il y a une équipe de technicien·nes qui gèrent l’enregistrement, la programmation de l’antenne et la création sonore. La programmation musicale et celle des résidents se construit de manière collégiale.

En parallèle, nous avons tout un volet administratif et financier, essentiel pour accompagner le développement de la structure et entretenir nos nombreux partenariats. Aujourd’hui, nous travaillons avec une centaine de partenaires locaux.

« On a l’impression que les experts-comptables sont loin de notre monde, mais ils sont
nos soutiens invisibles. Ce sont eux qui nous permettent d’exister. »

grandes Tables

Quelle est la taille de votre équipe et votre modèle économique ?

Nous sommes 10 salarié·es permanent·es. À cela s’ajoutent une trentaine de créateurs et créatrices associé·es, et environ 200 résidents bénévoles qui participent à la fabrication de l’antenne.

C’est un modèle hybride, basé à parts égales sur des financements publics (subventions) et privés (éco-production, mécénat, partenariats). Cette diversité est précieuse pour notre indépendance et notre stabilité.

Justement, quel rôle joue Radio Grenouille sur le territoire ?

Notre ancrage local est fondamental. Nous collaborons avec une centaine de partenaires : des structures éducatives, culturelles, environnementales… Nous faisons partie d’un écosystème, et nous avons la légitimité de porter des voix qui ne sont pas toujours entendues dans les médias traditionnels.

Notre mission, c’est de donner la parole aux habitants, de mettre en avant des récits alternatifs et de permettre une appropriation de l’outil radio par les citoyen·nes.

Quelles sont les grandes thématiques que vous abordez à l’antenne ?

Nos sujets gravitent autour des sciences sociales, de l’écologie, des enjeux culturels, environnementaux, ou encore des questions de société. Nous travaillons régulièrement avec des chercheurs et chercheuses de l’université, mais aussi avec des collectifs citoyens. Cela n’exclut pas des incursions vers l’entrepreneuriat ou les sciences dures, mais notre ligne éditoriale reste ancrée dans les enjeux sociétaux.

Quel est le rôle du cabinet Mosselmans & Associés à vos côtés ?

C’est principalement Philippe, notre responsable administratif et financier, qui est en lien avec le cabinet au quotidien. Pour nous, cet accompagnement est double : d’un côté, il s’agit de garantir la conformité de notre fonctionnement, notamment pour Euphonia où il y a un commissaire aux comptes ; de l’autre, c’est un appui en matière de savoir-faire et de veille réglementaire.

Nous sommes une structure ancienne, et les évolutions légales peuvent parfois nous échapper. Le cabinet nous aide à sécuriser notre fonctionnement dans la durée, tout en apportant un regard extérieur sur nos pratiques.

pourquoi choisir le cabinet mosselmans

Avez-vous un souvenir ou une anecdote marquante à partager ?

Je suis arrivée récemment dans la structure, mais j’ai un souvenir inattendu avec Philippe : on s’est croisé par hasard un week-end à la Grotte Cosquer. On a discuté du modèle économique des Grandes Tables, très différent du nôtre, et ça a nourri une réflexion plus large.

C’est aussi ça, Radio Grenouille : une proximité concrète avec les acteurs du territoire. Et puis j’ai appris qu’on partageait aussi le même cabinet que Les Grandes Tables ! Ça montre à quel point le cabinet Mosselmans est un vrai acteur de la vie culturelle locale, même si son métier est d’abord comptable. 

Et quels sont les projets à venir ?

Nous misons beaucoup sur le développement des industries culturelles et créatives, et sur la reconnaissance de nos contenus au-delà de notre territoire. Nous sommes en ligne depuis le début des années 2000, donc très tôt engagés dans la transformation numérique.

Aujourd’hui, l’enjeu est de nous faire mieux connaître, de renforcer nos partenariats à l’échelle européenne, et de développer des actions de formation. Le rapport à la création sonore évolue : on peut aujourd’hui produire un contenu de qualité avec un simple smartphone. À nous de transmettre ces savoir-faire aux futur·es communicant·es, médiateur·rices ou dirigeant·es. C’est une nouvelle forme de compétence, que nous voulons accompagner et diffuser  

Un grand merci à Marie Picard pour son temps, sa clarté et son enthousiasme. Et merci à toute l’équipe de Radio Grenouille pour leur rôle essentiel dans la vie culturelle marseillaise. Le cabinet Mosselmans & Associés est fier d’être aux côtés d’une structure aussi engagée, créative et inspirante.

Besoin de vous faire acompagner ? Contactez-nous !