Le PGE : Bilan un an après son lancement
Un an après son lancement, que faut-il retenir du Prêt Garanti par l’État (PGE) ? Où en sont les entreprises qui en ont sollicité un ? Et quelles sont les conditions pour obtenir un PGE aujourd’hui ?
Omar, expert-comptable depuis plusieurs années au sein du Cabinet Mosselmans & Associés, vous explique tout ce que vous devez savoir sur le sujet !
Qu’est-ce que le PGE ?
“En mars 2020, le premier confinement signe un arrêt économique brutal des activités en France. Tous les secteurs sont touchés et de nombreuses incertitudes sont soulevées. Le 25 mars 2020, le gouvernement français lance un nouveau dispositif : le Prêt Garanti par l’État (PGE).
Dans l’urgence, l’objectif était de préserver sinon de renforcer la trésorerie de toutes les entreprises impactées par le confinement.”
Quelles sont les avantages du PGE ?
“Ce prêt est garanti par l’État à hauteur de 90%, les 10% restants sont à la charge de la banque et de l’entreprise. Il est accompagné d’une franchise d’une durée d’un an (renouvelée pour une année supplémentaire en janvier 2021). Tout remboursement peut donc être suspendu pendant cette période.
Plus concrètement, le montant du PGE est plafonné à hauteur de 25% du chiffre d’affaires de l’entreprise en 2019. Il peut être combiné avec d’autres aides institutionnelles telles que le fonds de solidarité, les exonérations des charges sociales ou encore la prise en charge de l’activité partielle des salariés.
Pour sauvegarder la trésorerie, des décisions de gestion devaient être prises. La mise en place et l’effectivité du PGE a été rapide. Sa mission principale était de sauver un maximum d’organismes de la faillite ! »
1 an après, qu’en est-il des entreprises qui ont sollicité un PGE ?
“Aujourd’hui et un après son lancement, nous pouvons analyser les effets et les conséquences du PGE de manière globale puisqu’une majorité d’entreprises de tous les secteurs d’activité en ont déclenché un. Depuis sa mise en place et jusqu’en début d’année 2021 l’État aurait prêté 1198,2 milliards d’euros.”
PGE, une aide incontournable pour certains domaines
“ Malheureusement, certains secteurs d’activité ont réellement eu besoin du PGE pour survivre puisqu’ils ont déjà épuisé de 50% jusqu’à 100% du prêt. Nous parlons ici des domaines victimes d’une fermeture administrative prolongée comme les restaurants, les salles de sports, les lieux culturels, etc.
Pour ces secteurs d’activité la situation est préoccupante !
Certaines études pointent du doigt le risque de dépôt de bilan des restaurateurs à hauteur de 30 à 40%. C’est un contexte inédit et désastreux pour ce secteur d’activité si populaire en France. Rappelons-le, en 2018, notre pays était le 2e marché européen de la restauration, juste après l’Italie.
C’est la raison pour laquelle le cabinet Mosselmans & Associés déploient tous les moyens qui sont en sa possession pour sauver ces entreprises de la faillite !»
PGE, inutile (ou presque) pour les domaines épargnés par la crise
“Heureusement, certains secteurs d’activités n’ont finalement pas utilisé les fonds immobilisés par le PGE.
Nous avons été attentifs à chaque cas de figure pour adapter et personnaliser nos conseils.
Pour ces secteurs épargnés par la crise, nous avons envisagé deux options :
- Effectuer un remboursement anticipé
- Utiliser les fonds immobilisés pour relancer son outil de production : attention il n’est pas question ici de solliciter un PGE pour développer son activité mais utiliser le fonds immobilisé à l’origine pour sa trésorerie dans le but d’investir dans sa structure.”
1 an auparavant, le PGE était-il le choix incontournable pour préserver son activité ?
“Durant cette période inédite de confinement et d’arrêt brutal de toute l’économie française, nous avons massivement conseillé le PGE, notamment pour des secteurs qui ont énormément souffert de la fermeture administrative de leur établissement. Nous parlons ici de la restauration-hôtellerie, de l’évènementiel, du tourisme mais aussi des petits commerces.
Néanmoins, faire le choix du PGE n’était et n’est toujours pas anodin.
C’est un prêt qui est garanti par l’État mais qui doit être entièrement remboursé par l’entreprise. Nous favorisions donc le PGE dans les secteurs d’activité les plus touchés tout en sensibilisant notre client sur les conditions contractuelles du prêt. Transparence et prévention, nous accompagnons chaque entreprise sans occulter les risques encourus !
Pour les organismes les moins impactées par la crise, nous les encouragions à opter pour d’autres aides, moins lourdes de conséquences.
En résumé, je dirais que l’utilisation du PGE devait et doit être modéré en fonction de l’utilisation d’autres aides institutionnelles au regard des difficultés rencontrées par l’entreprise. »
PGE, qu’est ce qui change aujourd’hui ?
« De 2020 à 2021 beaucoup de choses ont changé pour les entreprises ! L’année dernière, et face à la situation d’urgence, le gouvernement français et les banques ont rapidement mis en place un dispositif massif d’aide pour les entreprises. Préserver le plus grand nombre d’organismes pour sauver l’économie française !
Aujourd’hui, la situation est différente. La crise sanitaire et économique persiste. Nous restons dans l’incertitude quant à l’évolution de la situation. Bien que la franchise ait été renouvelée d’une année supplémentaire, les banques sont de moins en moins enclines à déclencher un PGE.
Les risques financiers deviennent trop importants pour ces organismes. Le délai d’obtention d’un PGE devient donc plus long : environ 2 mois contre quelques semaines voire quelques jours en 2020.
En tant qu’expert-comptable, nous continuons de recommander le PGE pour les entreprises durement impactées par la crise. Pour les autres, nous conseillons vivement d’éviter l’endettement et de préférer des aides directes sans conditions de remboursement.
Les incertitudes persistent quant à l’évolution de la situation sanitaire et économique. Nous ne pouvons prédire l’avenir des entreprises face au coronavirus. Néanmoins, l’équipe Mosselmans & Associés est mobilisé pour accompagner au mieux ses clients en s’adaptant aux décisions gouvernementales et à la crise économique.”
Portrait d’Omar
Inscrit à l’ordre à l’ordre des experts comptables depuis 2019. Diplômé d’un master de comptabilité et de gestion, il fait partie de l’équipe Mosselmans & Associés depuis 8 ans. Il travaille au sein de notre cabinet à Marseille. Il est spécialisé dans les gestion des problématiques comptables et fiscales. Il assure la formation des collaborateurs.
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